CHEZ JULIE DE LIBRAN, UNE MAISON DE CAMPAGNE SECRèTE à PARIS
Bienvenue chez Julie de Libran
Depuis le lancement de sa première collection haute couture en 2019, Julie de Libran conjugue travail et vie personnelle dans cet intérieur germanopratin.
Un loft industriel et ses jardins secrets
Nous sommes Rive gauche, dans le VIe arrondissement de Paris, mais une atmosphère de maison de campagne règne chez la créatrice qui s’est installée dans le loft abritant jadis les archives de Larousse. Derrière la façade de cet immeuble haussmannien, rien ne laisse présager la présence d’un jardin secret où la végétation abonde sous le chant des oiseaux, où un sas d’entrée ponctué de fleurs fraîches mène à un chemin dallé de pierre minérale. Julie de Libran nous accueille sur le pas de la porte, là où les frontières entre l’intérieur et l’extérieur s’estompent. « J’aime que le jardin rentre presque chez moi » nous dit-elle, évoquant une sculpture en forme de branche qui semble sortir du mur, comme si la nature reprenait ses droits. C’est presque le cas dans ce loft d’allure industrielle pourvu de deux jardins privés, le salon et son canapé sculptural dessiné par Charles Zana faisant office de frontière.
La cheminée en laiton doré, inspirée de celle du chalet familial de ses grands-parents, confère une atmosphère chaleureuse à la pièce, une antichambre de la cuisine transformée en lieu de réception. D’inspiration champêtre, une grande table en bois réunit les invités face à un mur en brique rouge, digne d’une maison où la partage est roi. « Je ne cuisine pas, je souhaitais plutôt une pièce à vivre car nous recevons beaucoup » poursuit Julie de Libran, qui en fait véritablement un lieu de rencontres sous une suspension italienne de la galerie Nilufar.
Un lieu de réception érudit
C’est ici que la créatrice réunit ses clientes et ses amies pour leur faire découvrir ses créations avant ou après les défilés qu’elle y organise régulièrement. Plusieurs fois par an, les mannequins sillonnent alors entre les pièces et les œuvres d’art — « ce lieu incarne mon univers, nous sommes très proches du vêtement et des détails de la haute couture. » Au sous-sol justement, Julie de Libran a installé un espace faisant office de backstages et de salons d’essayages pendant ces périodes. Industriel, si le décor fait la part belle au ciment, il est rapidement réchauffé par des touches boisées et un savant jeu de contrastes entre les matières.
Une poignée de souvenirs ponctuent l’appartement, d’une photographie d’enfance immortalisée par Sylvie Lancrenon à un cliché d’elle et Marc Jacobs, relique de l’époque où Julie de Libran travaillait à ses côtés chez Louis Vuitton. À son bureau, une pièce signée Pierre Jeanneret qu’elle a chinée dans une vente aux enchères, la créatrice dessine ses prochaines collections, entre jardin arboré et salon d’été. Un espace inspirant, à l’imaginaire rare et insoupçonnable en plein Paris, où sont régulièrement organisées des rencontres entre créateurs et créatrices dont les univers se répondent.